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Errances Nocturnes Le Jour présente son dos à la Nuit pleine de Lune. Courbé de sombres pensées, il disparaît à petits pas, dans l'azur délavé. Recroquevillé, il se couvre de lourds nuages de pleurs. Et s'écroule sous des cieux orageux, trop lourd pour éclater. La Lune, moqueuse, découpe froidement, son ombre tremblante. Et la tristesse du Jour se noie, d'un ultime reflet, dans les eaux sombres du passé. La Nuit, remplie de tendresse, l'enrobe d’un bleu profond. Calme sa peur, résorbe son angoisse et accueille un possible repos. Mais la Lune, sans compassion, lacère la Nuit d'une froide cruauté. Elle déchire nos fines paupières d’une lueur tranchante. Sa rondeur arrogante pèse sur nos vies, suffocante de limpidité, insolente de clairvoyance. Elle nous hurle nos errances dans le passage du temps. |
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